Le seul, le vrai, l’unique voyage, c’est de changer de regard. Marcel Proust
Chaque individu se construit sa propre vision du monde et, par conséquent, a sa propre représentation du monde. Il n’existe pas de carte unique du monde.
— « La carte n’est pas le territoire »
C’est l’un des présupposés de la Programmation Neuro Linguistique et phrase empruntée au fondateur de la « sémantique générale », Alfred Korzybski, philosophe et scientifique américano-polonais du 19ème siècle. Les conflits relationnels, dans l’entreprise ou ailleurs, proviennent, le plus souvent, de la confusion que nous faisons entre la « carte » et le « territoire ». Notre représentation de la réalité correspond à « notre carte du monde », à la vision du monde que nous en avons. Notre réalité intérieure n’est pas la réalité extérieure.
Alors, dans quelle mesure les croyances que nous avons sont réalité ? Dans quelle mesure interprétons-nous les situations, les interactions avec les autres ?
Ce que l’on croit de la réalité, du monde environnant, agit comme un filtre, comme une paire de lunettes sélective qui nous amène à surtout voir les détails allant dans le sens de ce que nous croyons… Si bien que cela renforce nos croyances. La boucle est bouclée. Laurent Gounelle.
Notre carte du monde influence nos choix, nos perceptions et souvent nous limite. Ce présupposé indique que nous n’agissons pas directement sur la réalité, mais plutôt sur la représentation de celle-ci. Cette carte mentale interne est alimentée par notre perception sensorielle du monde extérieur :
- Vision : ce que nous pouvons voir —> la vue
- Auditif : ce que nous pouvons sentir —> l’ouïe
- Kinesthésique : ce que nous pouvons ressentir physiquement (externe) et émotionnellement (interne) —> le toucher
- Olfactif : ce que nous pouvons sentir —> l’odorat
- Gustatif : ce que nous pouvons goûter —> le goût
Ces éléments sont ensuite traités par notre cerveau, filtrés, afin de créer ou renforcer nos systèmes de valeurs, de croyances, de règles. Chacun de nous a donc dessiné sa carte depuis le début de sa vie (la plupart de nos croyances sont en place à l’age de 7 ans), au travers de son éducation, son apprentissage et les canaux sensitifs privilégiés pour percevoir le monde, et ceci au delà de la conscience. Notre perception est donc totalement subjective. Elle dépend de la représentation que nous nous faisons de la réalité mais non de la réalité elle-même. En résumé, il n’existe par de bonne ou de mauvaise carte, mais il faut avoir conscience que chacun à sa propre carte de la réalité. Ce qui est vrai pour l’un n’est pas vrai pour l’autre car chacun individu est différent.
Prenons la photo qui illustre cet article. Deux collègues assis face à face autour d’une table discutent d’une présentation diffusée sur le mur. L’un voit un « 9 », l’autre voit un « 6 ». Qui a raison ? S’agit il d’un 6 ou d’un 9 ? La vérité est qu’ils ont probablement tous les deux raison ! Bonne base pour apprendre à respecter le modèle du monde de l’autre.
— Le rôle du coach
Prendre conscience de cette diversité, c’est déjà réduire le stress inhérent à certaines situations pouvant mener à l’incompréhension. C’est réduire le risque d’inconfort. Prendre conscience que « la carte n’est pas le territoire », c’est accepter de voir les autres tels qu’ils sont, avec leurs différences, pour mieux les comprendre en rentrant dans leur monde.
Une fois cette prise de conscience réalisée, faites l’exercice d’apprendre à voir le monde tel que l’autre le voit. Cela permet de mieux interagir avec lui, avec respect, empathie et efficacité. En effet, notre carte du monde nous amène à supprimer, à distordre ou à généraliser certaines informations de la réalité pour pouvoir coller à notre système de croyances et valeurs. Il est intéressant de supprimer les filtres créés par notre carte, comme si on enlevait sa paire de lunette de soleil qui teinte légèrement la réalité, de faire un pas de côté et d’entrer dans la carte du monde de l’autre. C’est ainsi que se développe et s’enrichit la relation, qu’il est possible de modéliser l’excellence que nous identifions chez l’autre. Tel est le rôle du coach dans le cadre de ses accompagnements. Rentrer dans le monde de l’autre afin de mieux cerner son fonctionnement, son potentiel, sa façon de déduire et d’appréhender telle ou telle situation.
En faisant cet exercice, le coach est à l’affut de toutes croyances limitantes. Comme par exemple : « ils sont tous comme ça dans mon équipe », « et voilà, dès qu’il y a un dossier un peu compliqué, c’est toujours pour moi », « rien ne changera jamais sur ce sujet épineux ».
Le coach confronte et interroge : « tous ? vraiment ? », « c’est toujours pour vous ? et vos collègues, que font-ils alors ? », « vraiment rien ? Et les autres, comment font-ils dans cette situation ? ».
Vous avez maintenant compris que vous disposez d’une carte du monde qui est la vôtre et uniquement la vôtre. Vous êtes à même de percevoir quelques unes de vos croyances limitantes qui vous empêchent de voir le territoire entier. Étendez votre carte du monde et remplacez vos croyances limitantes par leurs contre-pied.
Faire cet exercice dans le monde professionnel et personnel, c’est adopter une nouvelle forme de communication, garante de meilleures relations. En faire une habitude de communication, c’est accéder à un monde plus paisible, plus respectueux de l’autre, emphatique et bienveillant.
Mieux communiquer, c’est avoir de meilleures relations, composante principale du bonheur, selon une étude menée à Harvard pendant 75 ans.
Et vous, quand commencez-vous ?